Contexte
Le Parc naturel de Gaume est : « un territoire rural, d’un haut intérêt biologique et géographique, soumis à des mesures destinées à en protéger le milieu, en harmonie avec les aspirations de la population et le développement économique et social du territoire concerné » (Décret Parcs naturels).
À l’opposé d’une réserve naturelle, qui est un espace protégé où les activités humaines sont sévèrement réglementées, le Parc naturel de Gaume met en oeuvre des démarches globales de développement de son territoire en zone rurale et est le laboratoire de la mise en oeuvre du développement durable.
Ce stage s’intègre dans un projet d’étude des populations de Loir gris et Muscardin en Gaume, ainsi que la pose et le suivi des nichoirs.
Le Loir
Le Loir gris (Glis Glis), de la famille de Gliridae, est un petit mammifère arboricole ressemblant à l’écureuil mais qui s’en distingue par son pelage gris uniforme. Des données historiques sont dispersées à travers la Région wallonne jusque dans le nord des provinces de Hainaut et de Liège, mais aussi en Région flamande dans le sud du Limbourg (LIBOIS, 1977). Depuis les années 1950, l’espèce n’est plus renseignée qu’en Gaume, notamment dans les environs de Torgny où une petite population fut découverte en 1948 (HURNER et LIBOIS, 2006). Il s’agit de populations périphériques de son aire de répartition.
Ses habitats privilégiés sont les vieilles forêts mais il fréquente aussi les jardins, particulièrement les vieux vergers dans lesquelles il peut occuper les cavités pour faire son nid. Il se peut qu’il occupe aussi des habitations.
Le Loir gris est un animal nocturne qui se nourrit de fruits, de noix, de bourgeons, d’écorces, d’insectes et de champignons. Sa reproduction est directement liée à la disponibilité de sa nourriture. En outre, les années pauvres en fruits secs peuvent conduire à une absence de mise bas à l’échelle de populations entières.
Il hiberne d’octobre à avril sous terre, dans les vieux arbres ou dans des cavités souterraines. Malgré le fait que les populations du Loir gris soient abondantes dans certaines régions de son aire de répartition, il semblerait, d’après les résultats de la thèse réalisée par Hélène Hurner, que ces populations puissent décliner dans le futur si aucun effort de conservation n’est réalisé. Même si l’espèce est rare à l’échelle de la Wallonie et qu’elle l’est moins sur le pourtour méditerranéen, la conservation des espèces communes n’est pas dénuée de sens. Au contraire, de nombreuses études soulignent le rôle de ces espèces dans le fonctionnement des écosystèmes et montrent la façon dont elles sont également victimes de la dégradation de leur habitat.
Enfin, la littérature scientifique démontre l’intérêt des populations périphériques dans le potentiel évolutif et la capacité d’adaptation à des conditions environnementales stressantes.
Le Muscardin
Le Muscardin (Muscardinus avellanarius) est un animal typique des forêts feuillues mais apprécie particulièrement les lisières forestières bien denses et les secteurs boisés comportant au moins deux strates arborées ainsi qu’une végétation abondante au sol. Il se rencontre parfois dans les massifs de ronce ou de framboisier à hauteur d’homme, ou encore dans les roselières, dans des parcs, dans des plantations basses ainsi que le long des rivières, dans des aulnes.
L’espèce semble pratiquement limitée au Sud du sillon Sambre-et-Meuse. Le caractère discret et méconnu de ce petit mammifère explique un faible taux de retour d’observations. Entre 2001 et 2006, seules 25 localisations ont pu être réalisées. Depuis 2007, des efforts de prospection ont été menés par la pose de nichoirs. De même, l’encodage en ligne de données naturalistes permet de compléter sa distribution actuelle. Quelque 300 données ont été collectées depuis 2007. Elles semblent montrer que l’espèce est encore présente sur l’ensemble de son aire historique mais davantage représentée au sud-est de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Cette actualisation permet de mieux appréhender sa distribution mais n’augure pas de son évolution qui semble liée au devenir des habitats favorables.
Les données ne sont pas fréquentes car l’animal est discret. Aussi, les contacts sont fortuits. Le suivi se fait par pose et visite de gîtes à Muscardin, par recherches de noisettes rongées ou par relevé de nids en période hivernale. Cette espèce est vraisemblablement sous-détectée. L’intensité des prospections permet d’avoir une vue plus fidèle de la situation. On relève toutefois une absence de contacts dans certaines régions où l’espèce était autrefois présente. Ceci peut être le reflet d’une perte d’habitats favorables.
Description du stage proposé
• Recherche bibliographique et études sur le sujet ;
• Étude de la distribution des populations de Loir gris et de Muscardin en Gaume, principalement dans les endroits non encore prospectés via les noisettes rongées par exemple ;
• Analyse du contenu des nids pour en déduire l’adéquation de l’habitat aux deux espèces ;
• Fabrication de 100 nichoirs en partenariat avec les écoles en technique de menuiserie et/ou des entreprises de travail adaptés locales ;
• Pose de 50 nichoirs à Loir gris et de 50 nichoirs à Muscardin ;
• Définition d’un protocole de suivi des nichoirs posés avec le DEMNA (Vinciane Schockert) ;
• Test des systèmes de protection anti-prédation (exemple : « stop-minou ») aux abords d’au moins 20 nichoirs posés.
Profil recherché
• Grande motivation, autonomie, sociabilité, pro-activité ;
• Avoir le permis de conduire et une voiture pour les déplacements sur le terrain ;
• Une connaissance préalable des espèces constitue un plus ;
• Un maniement correct des outils informatiques est nécessaire (tableur, GIS) ;
• Étudiant (cycle court ou long) dans les domaines des Sciences, Biologie, Agronomie, Bio-ingénieur, Environnement ou équivalent.
Conditions
• Idéalement minimum 10 semaines entre mars et octobre ;
• Stage non rémunéré ;
• Bureau au Parc naturel de Gaume– Rossignol – Belgique, terrain en Gaume.
Intéressé(e) ?
Adressez votre lettre de motivation et votre CV à Marina Rechul à l’adresse suivante : m.rechul@pndg.be